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CONDITIONS DE VIE EN DETENTION


V - SEXUALITÉ

Il n’y a pas de « sexe » en prison ! ! !

En entrant en prison, hommes et femmes deviennent des détenus, des numéros d’écrous dont les aspirations sentimentales et sexuelles n’ont pas lieu d’être. Il n’y a de fait en prison aucun moyen de les satisfaire, sinon dans l’illégalité des brefs parloirs, sous le regard plus ou moins ouvert des surveillants.
Les revues de « charme » circulent. Les grands rendez-vous cathodiques que représentent les films érotiques hebdomadaires de M6 et le film pornographique mensuel de Canal+ sont très prisés.

Et puis il y a la Loi… Pour lutter contre l’isolement vis-à-vis de leurs proches, « les détenus sont autorisés à conserver leur bague d’alliance et des photographies de la famille » (Code de Procédure Pénale, article D240).

Homosexualité (de circonstance le plus souvent) et viols entre détenus sont des phénomènes tabous, mais qui existent cependant, bien que difficiles à mesurer.

Les relations sexuelles dans les parloirs sont illégales mais elles existent. Il y a même un rapport officiel de l’Administration Pénitentiaire concernant les « bébés parloirs ».

A ce sujet, le Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT) a condamné la France en 1993, lui suggérant d’envisager la création de parloirs sexuels (le gouvernement français a répondu que ce n’était pas dans ses projets).

En France, la seule expérimentation de la chambre dite conjugale (ou parloir intime) a eu lieu au Centre de Détention expérimental de Casabianda en Corse.

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Projet actuel : les U.V.F. ou Unités de Visites Familiales

Ce projet est à l’étude depuis plusieurs années maintenant. Les U.V.F. viseraient le maintien des liens familiaux : ils se présenteraient sous forme d’appartements de deux pièces au sein des prisons, qui permettraient d’accueillir pendant 8 à 72 h la famille de détenus ayant des peines supérieures à 3 ans.

Ces U.V.F. n’ont pas vocation à être de simples parloirs sexuels mais tendent à sauvegarder le lien entre le détenu et sa famille (sur un plan social, affectif et sexuel).

Reste à étudier le problème du financement de ce projet, de la préparation et du suivi des visites (par l’Administration Pénitentiaire ?, par des associations ?) et de l’éventuel moyen de pression ou de double peine que cela pourrait constituer à l’intérieur des établissements (une nouvelle carotte ?).

La première expérimentation va être lancée au cours de l’année prochaine au sein de 3 établissements (Centre de Détention pour femmes de Rennes, Maison Centrale de Saint-Martin-en-Ré et un autre Centre de Détention dont j'ai oublié le nom... dès que je le retrouve, je vous en informe).

Affaire à suivre donc…

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